" Pendant 7 ans, je fus prisonnier des murs de pierres peintes en ocre et en rouge de notre lycée, où le seul espace de liberté se trouvait dans les cours de récréation.
La délicieuse liberté dont je jouissais au sein de ma famille avait fait place du jour au lendemain, à une discipline de fer, au rythme impératif d'un tambour napoléonien qui donnait, dès six heures du matin,
le signal de notre réveil, puis des cours ou de nos repas..avant de nous renvoyer au son d'un ultime roulement, au fond de nos lits, dans d'immenses dortoirs au milieu desquels s'élevait la lugubre silhouette d'un lit à colonnes posé sur une estrade et caché par des tentures, sous lesquelles sévissait un tout puissant surveillant
notre geôlier.
Au-dessus de lui, jusqu'au censeur et au proviseur, il y avait toute la hiérarchie, en guerre constante avec l'intenable bande de voyous indisciplinés qu'elle avait pour impossible mission de civiliser...
Néanmoins nous avons tous présentés nos bachots en 1934 et 1935
A. Chouraqui poursuit :
Sept années d'études intensives avaient introduit dans nos cerveaux davantage que des connaissances, un instrument intellectuel, une méthode de travail qui me servira tout au long de ma vie...