A peu de distance, avant son embouchure dans la Mer Morte, le Jourdain offre un gué facile connu depuis les temps anciens.
Il donne une impression de puissance.
L'eau rapide, affouillant l'argile, a ouvert une gorge qui rompt la surface roide du plateau.
Le flot limoneux bouillonne avec un bruit de soie, et semblable aux forêts-galeries qui, en Afrique, escortent les grandes rivières tropicales, une végétation épaisse d'aulnes de mimosas et de tamariniers, un maquis de roseaux géants et de fougères, défie de ses verdures le désert jaune et gris.
Seul lieu au monde à se trouver 350 mètres au dessous du niveau de la mer, ce val du bas Jourdain laisse deviner l'étrangeté de sa situation par on ne sait quelle torpeur, quelle inquiétude minérale.
Tout semble s'y recueillir et préparer à de solitaires méditations.
Vu du rebord abrupt des berges le paysage est d'une grande majesté....
Goethe a écrit :
Veux-tu vivre heureux ?
Voyage avec deux sacs. L'un pour donner, l'autre pour recevoir.