Quand je considère l'ordre mathématique qui se révèle au coeur du réel, ma raison m'oblige à dire que cet inconnu caché derrière le cosmos est au moins
une intelligence hyper-mathématique, calculante et même si le mot n'est pas très beau, relationnante, càd fabriquant des relations, de sorte qu'elle doit être de type abstrait et spirituel.
Sous la face visible du réel, il y a donc ce que les grecs appelaient un "logos" un élément intelligent, rationnel, qui règle, qui dirige qui anime le cosmos et qui fait que ce cosmos n'est pas chao mais ordre.
Un jésuite, le père de Tonquédec écrit en 1912 :
Les considération exposées dans mon essai Nature et Mémoire font toucher du doigt, je l'espère, la réalité de l'esprit. De tout cela se dégage naturellement l'idée d'un Dieu créateur et libre générateur à la fois de la matière et de la vie....
Jusqu'à ses derniers jours et jusque sur son lit de mort, grand'père garda sa joie de vivre, la finesse de son ouïe et de son esprit, il conserva toute sa lucidité.
Sur un dernier baiser, il s'en fut allègrement vers son éternité.
Finis les chants de sa mandoline, les farces et les jeux où nous l'avions pour infatigable partenaire,
le pittoresque de sa personne, de ses vêtements, le sautillement de sa démarche, comme une danse autour de l'inséparable bâton qui lui servait de canne,
muets son langage et les langues qu'il utilisait pour s'exprimer oralement ou par écrit en un subtil mélange de grammaire de syntaxes et de vocabulaires, ses éclats de rire et ses colères subites motivées parfois par des faits vieux de plusieurs semaines, sa désarmante familiarité avec Dieu dont il était l'infatigable serviteur...
Tout cela venait d'être englouti avec un bruit sourd dans sa tombe où disparaissait avec lui un âge de l'histoire de son peuple.
Mon masseur Bob avait la réputation d'être le meilleur de la ville. Son art perpétuait des traditions millénaires qui avaient culminé à l'époque où les thermes romains jalonnaient les établissements méditerranéens de l'Empire.
Bob dès qu'il jugeait que ma peau avait assez transpiré pour libérer chacun de ses pores, me jetait à même le sol brûlant, arrosé à grande eau bouillante et me lavait...
De ses doigts experts il malaxait alors chacun de mes muscles, chacune de mes articulations, chacun de mes os.
L'élongation des muscles transformait mes bras et mes jambes en anses où j'étais suspendu en des postures les plus saugrenues.
Mais progressivement mon corps semblait reprendre sous ses mains une souplesse de caoutchouc.
Puis dans la pénombre du bain envahi de vapeurs brûlantes il déversait sur ma tête des baquets d'eau froide.....
"Un fer rougi ne trouve sa force qu'après avoir été plongé dans une eau glacée "
" La gravité de notre vie était faite de notre solitude. J'ai passionnément aimé mon Algérie natale, son ciel de feu, ses vignobles, sa terre rouge, épaisse fertile, ses cactus et son azur, ses oliviers et le cri des chacals, la nuit, sa mer toute proche, ma Méditerranée, infiniment présente, nourricière.
Des heures entières je nageais dans ses eaux ou m'offrais sur ses plages aux brûlures de son soleil.
Ses rives, ses genêts, la variété de sa flore et de sa faune, ses aurores et ses crépuscules n'ont cessé d'inspirer et d'exalter mon adolescence.
Je ne me suis jamais lassé de ses paysages comme de sa culture et de ses traditions, celles des peuples qui l'occupèrent dont je lisais l'histoire sur les pierres de nos campagnes....
Victor Hugo a écrit :
J'entends le vent dans l'air, la mer sur le récif,
Le nom est plus réel que la personne ou l'objet qu'il désigne.
La table sur laquelle nous écrivons n'a pas toujours eu l'apparence de ce que nous voyons.
Un microscope nous enseignerait, sur la réalité éphémère, ce que nos yeux ne savent pas déceler.
Elle était un ensemble de planches et antérieurement un chêne qui devait étaler ses frondaisons sur quelque sommet...
Demain elle pourra brûler et devenir un petit tas de cendres. Demeure le nom qu'elle porte : une table.
Ainsi en est-il de tout homme.
Du jour de notre naissance à celui de notre mort, un même nom désigne la multitude des êtres humains qui nous habitent : un bébé vagissant, un enfant aux yeux de lynx et au front têtu, un malade sur son lit ;
un étudiant...un descendant de Vercingétorix !
Nous n'avons pas un seul mais de multiples visages : celui de la personne âgée, du nourrisson, des rires, des colères, des peurs, tristesses, joies, souffrances, nos allégresses...nos nuits, nos jours...
SUR CE JE VOUS SOUHAITE DE TOUT COEUR UN TRES BON WEEK-END !